Illustration : #AnnaIvanenko
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Des tracteurs explosent sur des mines terrestres durant la récolte. Des centaines d'hectares de champ avec des grains mûrs brûlent des tirs ciblés de l'armée russe. Des agriculteurs sèment du blé sous le feu de l'ennemi. Tout cela désigne le prix que l'Ukraine paie pour le blé lorsque la Russie mène une offensive et détruit tout sur son passage.
En Ukraine, la plupart des récoltes ont généralement été faites dans les régions de Kherson, Mykolaïv, Odessa, Dnipro et Zaporijia — c'est-à-dire dans le sud du pays. C'est dans ces territoires que se déroulent actuellement de violents combats : une grande partie de la région de Kherson et de Zaporijia est occupée, et Mykolaïv, Odessa et Dnipro sont constamment bombardés par la Russie. En conséquence, les pertes de récolte atteindront au moins 20 %, selon le ministère ukrainien de la politique agraire et de l'alimentation.
Pour éviter que ces pertes ne s'aggravent, les agriculteurs doivent faire preuve d'héroïsme au quotidien. Ainsi, les moissonneuses-batteuses vont dans les champs pour travailler les cultures céréalières d'hiver, même lorsque les champs sont en feu à cause des bombardements — sinon tout le grain brûlera. Les sons des bombardements ne sont pas audibles dans la moissonneuse-batteuse, pour que les agriculteurs découvrent souvent le danger après coup. Le 20 juillet, les Russes ont ouvert le feu sur des moissonneuses-batteuses récoltant du blé dans le village de Koshove, dans la région de Dnipro, qui jouxte la région de Kherson.
Selon le directeur de l'une des entreprises agricoles de la région de Mykolaïv, il ne reste plus une seule pièce de machinerie dans leur ferme qui n'ait pas été endommagée par les bombardements. Toutes les machines doivent être réparées avant de pouvoir être utilisées.
Ainsi, chaque fois qu'un agriculteur se rend au champ, cela devient un acte courageux qui permet aux Ukrainiens de récolter des cultures, non seulement pour eux-mêmes, mais encore pour de nombreux autres pays du monde. Si seulement la question des exportations de céréales pouvait être résolue, mais c'est une tout autre histoire.
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